"Chers adhérents et adhérentes de la Renaissance de la Doutre,

La plupart d’entre vous ne me connaît pas et se demande qui prend le relais de Fabienne MARTEAU en tant que Commissaire d’Exposition au sein de l’équipe organisatrice du Salon de la Doutre. Voici donc quelques repères.

Depuis la fin des années 90, j’ai régulièrement effectué les trajets entre Rennes et Angers, ma belle famille y résidant. A plusieurs reprises, en recherche de visites et d’explorations de ma « région par alliance », j’ai eu l’occasion de visiter le Salon de la Doutre. C’est ce qui m’a amenée, bien des années plus tard, à y participer en tant qu’artiste peintre. Les votes du public m’y ont attribué une deuxième place, puis une cinquième place, avant que j’aie la joie d’y obtenir le prix Jury cette année 2025.

J’aurais pu me contenter d’une place d’invitée d’honneur lors du Salon 2027, mais Fabienne souhaitait être remplacée. Deux de mes enfants habitant à présent Angers ou Avrillé, et le dessin et la peinture faisant partie de ma vie depuis plus de 40 ans, j’ai pensé pouvoir proposer mes services.

Ma formation de professeur d’arts plastiques MARTENOT (pédagogie fondée en 1932) m’a donné des compétences techniques mais aussi une ouverture sur l’histoire comparée des arts (musique, architecture, sculpture et peinture). Je sais donc reconnaître la sensibilité d’un travail d’artiste, sa qualité et son originalité. Indépendamment de cela, ma formation universitaire d’historienne (Maîtrise d’Histoire Moderne à la Sorbonne), rejoint parfaitement les valeurs de la Renaissance de la Doutre quant à la préservation du Patrimoine bâti et à l’histoire du Quartier de la Doutre.

En tant qu’artiste vivant uniquement de mon art, je fais environ 30 000 km dans le Grand Ouest chaque année pour exposer mes œuvres. Participant à de nombreux Salon, j’ai une petite idée de ce qui fonctionne et de ce qui échoue, mais aussi de la difficulté pour coordonner une équipe bénévole et des services municipaux. Rien ne se passe exactement comme nous l’espérons, il faut en permanence s’adapter. Je suis consciente que remplacer Fabienne ne va pas être une tâche facile, mais mon intention est de conserver au Salon de la Doutre sa QUALITÉ et son OUVERTURE D’ESPRIT.

Si je suis absente ce soir c’est que, en tant qu’artiste, je suis retenue par un vernissage à La Flèche. Le vernissage est un moment privilégié pour rencontrer les artistes, des artistes que je pourrais encourager à candidater pour le prochain Salon de la Doutre. C’est d’ailleurs un de ces artistes, côtoyé à Angers puis à Gorron, qui m’a invitée à exposer à La Flèche. A ce propos, j’aimerais insister sur le fait que les artistes créent à leur rythme, non comme des machines, des œuvres qu’ils gardent dans leurs ateliers parfois très peu de temps, parfois plusieurs années, dans l’attente de LA rencontre d’une PIÈCE UNIQUE avec SON acquéreur. Il n’y a pas de date de péremption sur une œuvre, mais le visiteur du Salon a besoin de nouveauté, sans quoi il se lasse et déserte l’exposition. Une œuvre même ancienne est toujours nouvelle là où elle n’a pas déjà été exposée. Il est donc important de renouveler les artistes, sans baisser la qualité du Salon, en le faisant connaître et rayonner bien au-delà d’Angers. C’est ce que je compte bien faire lors de mes prochaines expositions : je serai donc artiste et en mission pour le Salon tout au long de l’année. Ne craignez pas cependant qu’il n’y ait plus de place pour les artistes locaux. La distance à parcourir, devoir faire acte de candidature freinera beaucoup d’artistes : resteront les plus humbles et les plus motivés dont j’aurai repéré le travail.

Voilà en quelques lignes ce que je tenais à vous écrire, en attendant mon apparition au prochain Salon de la Doutre.

Soisik Oger Le Goff